Retour d'expériences

À l’issue d’une expérience en tant que formateur, nous pouvons comprendre qu’il ne s’agit pas simplement de véhiculer un certain savoir.

Car former, n’est-ce pas avant tout COMMUNIQUER

C’est en effet avoir un message à transmettre et opérer la mise en œuvre des moyens nécessaires à sa bonne réception par nos interlocuteurs.

Ayant progressivement évolué vers les métiers de l’accompagnement individuel, je dirai de la même manière, qu’accompagner, est loin de se limiter à la seule fonction de conseil. Là aussi, mais de façon différente, c’est avant tout communiquer, créer un espace propice de communication, un espace où ce qui se joue, c’est… la RELATION.

 

Un métier enrichissant mais complexe

 

Des fonctions et des rôles

Sous son apparente simplicité, cette définition autour de la fonction de communication (du Formateur, Consultant, Conseiller, Coach) cache une réalité plus complexe.

La fonction d’accompagnateur m’a en effet toujours installé dans une multiplicité de rôles d’autant plus complexes que nombre d’entre eux sont transversaux : rôle de préparation, d’organisation, rôle d’information et de conseil, d’évaluateur, d’analyse et de communication avec les prescripteurs et partenaires et bien sûr, en tant que « cœur de métier », rôle d’accompagnateur, invitant à adopter selon la situation, le cadre, le contexte, la personne exprimant le désir et / ou le besoin d’être accompagnée, la posture professionnelle qui convient.

J’ai pu prendre conscience de cela au fil de mes interventions.

Ces dernières se sont déroulées, depuis mes débuts, d’abord en qualité de formateur puis d’accompagnateur, dénomination générique abrégeant des appellations et réalités diverses : Conseiller chargé d’alternance, Conseiller en emploi, en orientation, en insertion, en recrutement, en optimisation des compétences, Conseiller du changement, en évolution professionnelle, Conseiller bilan, Animateur de parcours, Encadrant technique d’insertion, Coach etc. etc.

 

Un large réseau d’acteurs et de publics

De même que ces interventions se sont déroulées dans des structures diverses caractérisées tantôt par les actions menées, tantôt par les publics accueillis.

Des structures telles que Greta et Atelier de Pédagogie Personnalisée (A.P.P), Mission Générale d’Insertion et Classes Relais, Lycée Professionnel et Centre de Formation d’Alternance et d’Apprentis, Centre de soutien scolaire, Associations prestataires d’actions d’insertion, de mobilisation vers l’emploi et de formation, Union Patronale, Prestataires d’OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé)…

Par corrélation, elles ont eu lieu devant des publics différents, complexes, dans le cadre de formations ou prestations individualisées ou collectives.

Dans tous les cas, il a été question, depuis plus de 15 ans, d’accompagner les publics dans leur parcours professionnel, dans l’ensemble motivés à acquérir des savoirs conditionnant la réussite du projet professionnel.

 

La production de savoirs professionnels

C’est certainement à ce niveau que se situe la différence entre « Enseignement » et « Formation  (professionnelle) ». Les stagiaires, apprentis ou adultes en formation, souvent en alternance, ont tous cette spécificité d’être en formation sur deux lieux : l’ École et l’entreprise.

Sur les plans pédagogique et relationnel, cela entraîne, dans ce cadre de la formation continue, une modification importante du statut, du rôle et des représentations liés aux métiers de la transmission de savoirs (Enseignant, Formateurs, Animateurs de formations…).

Enseigner, Former, « faire travailler sur les savoirs » dans l’alternance, c’est de fait, devenir formateur car en pédagogie des adultes, le formateur ne se comporte pas tout à fait comme un « maître » mais plutôt comme un accompagnateur, un initiateur. C’est un « facilitateur » qui fait partager et apporte ses connaissances à des personnes qui en possèdent déjà dans le même domaine ou dans d’autres.

Nous sommes donc dans une relation de partage de savoirs plus que de transmission. Il s’agit alors de permettre aux apprenants de prendre conscience de leurs acquis, de les valoriser. L’objectif est de faciliter leurs apprentissages par une démarche de productions de savoirs émanant de l’expérience (Apprentissages expérientiels).

La fonction principale de l’accompagnateur ou du formateur est par conséquent pour l’essentiel de faciliter l’acquisition du socle des compétences sociales (autonomie, affirmation de soi, communication, adaptation au monde du travail…). Ces dernières sont elles mêmes garantes d’une évolution réussie vers l’acquisition des compétences professionnelles.

Concrètement, cela pourra se traduire par un investissement justifié et motivé dans le projet professionnel.

 

Conclusion

La simultanéité des actions quelquefois courtes et par nature condensées, la spécificité des publics et la complexité de leur situation, les contraintes de l’environnement socio-économique, l’exigence du cadre institutionnel de l’accompagnement, tout cela pose donc, au travers d’un faisceau de questions, les problématiques de l’accompagnement professionnel dans son ensemble :

  • Comment pourrais-je me situer professionnellement en tant qu’accompagnateur individuel ?
  • Comment dois-je me projeter dans mon rôle et ma fonction d’accompagnateur, de conseiller, de coach ?
  • Comment utiliser l’outil à bon escient ?
  • Quel cadre éthique et déontologique instaurer ?
  • Quelle situation de communication instaurer ?
  • …?

Je trouve des éléments de réponses non pas tant dans les actions que j’ai réalisées mais davantage dans la manière que j’ai eue petit à petit de les aborder : mettre en oeuvre un accompagnement centré sur la personne mais respecter les exigences des procédures.

Il y a cette forme de dualité à confronter, d’où l’exigence d’un cadre déontologique.

Par le biais d’un retour sur mes pratiques, j’aspire ainsi à assigner à chacun de mes actes exécutés en milieu de travail, un caractère spécifiquement professionnel (inscrit dans une fiche de poste, mise en œuvre dans le cadre d’une procédure, mobilisant une ou un ensemble de compétences…). L’acte professionnel  doit être reconnaissable en tant que tel, doit se justifier par son utilité et doit porter le sceau de la traçabilité.

De fait, n’est-ce pas salvateur de s’adonner de façon régulière à l’exercice exigeant de l’analyse de ses pratiques professionnelles ?


Gérald
Gérald

Méthodopro, Expert en développement personnel et professionnel. Découvrez les formations !

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