IDENTIFIER SES « FREINS » ET SES CONTRAINTES

Est-il judicieux de repérer tout ce qui peut faire barrage à l’action, rompre l’enthousiasme et la motivation ? Recenser ce qu’on peut identifier comme étant des « freins », des obstacles aux projets que l’on souhaite réaliser ?

Il m’est apparu évident qu’il fallait que j’identifie concrètement mes contraintes face aux constats que  :

 

  • Dans de nombreuses situations, face à divers événements, je pouvais stagner longtemps
  • Malgré ma volonté, je pouvais être au ralenti, dans l’incapacité de prendre des décisions et d’opérer des choix
  • Je pouvais subir, au travers des situations vécues, les difficultés que ces dernières avaient générées et que je finissais souvent par traiter hâtivement et souvent de façon inachevée

À diverses reprises, ces mécanismes de situation, me mettant sans cesse sur le qui-vive, m’ont fait prendre conscience que je pouvais mal appréhender les événements et leur impact au niveau personnel, familial, professionnel, financier et que sais-je ?  Je réalisais que ces mécanismes s’imposaient à moi comme des urgences à régler, car je ne les vivais pas mais parce que je les subissais.

Je ne parle donc pas de défis excitants, de « challenge » mais de situations qui nous dominent et que nous devons régler malgré nous.

 

RECHERCHER L’ÉQUILIBRE

De fait, gérer les difficultés, régler les urgences, trouver les solutions aux problématiques, tout semble sans cesse orienté vers une quête, celle de vouloir rester en équilibre.

…Et selon notre posture, nous pouvons osciller entre satisfaction et frustration.

Dans la Nature, l’équilibre s’installe de lui-même : tout excès est remis à sa juste place. Mais qu’en est-il, dans notre environnement social, des normes vers lesquelles nous ne tendons pas forcément naturellement ?

Afin de s’y adapter, le quotidien devient alors, comme évoqué précédemment, une quête de l’équilibre, un combat contre cette sensation de perdre pied.

 

LES BÉNÉFICES DE L’ENGAGEMENT

De l’action subie à l’action constructive en identifiant freins et contraintes

Pour rester en équilibre, il faut engager une action offensive contre ses propres contraintes, une action mise en œuvre pour maîtriser voire dominer une situation. N’est-il pas alors intéressant d’envisager l’action comme un outil puissant que nous avons à notre disposition ? Dans ce cas, n’aurions-nous pas intérêt à changer notre mode d’action, notre façon de nous engager ?

A priori, nous ne le faisons pas spontanément car l’action, il faut l’imaginer, la penser, l’intérioriser, puis la réaliser.

L’action ne peut être considérée en tant que telle qu’une fois arrivée au  bout de son cheminement. L’action est une création qui n’est achevée que lorsqu’elle a réellement été mise en œuvre par un ensemble de tâches : elle doit être aboutie. Non aboutie, elle ne peut être validée, elle ne peut rien justifier, elle n’existe pas. Un projet ne peut en effet devenir concret que s’il est investi jusqu’à son terme.

Je m’engage parce que je me projette, donc j’agis. Mon action est motivée dans la mesure où je suis capable, en contexte, de répondre concrètement à ces questions : « Qu’est qui fait que je me mobilise vers… (un objectif précis, un projet…) »; « Qu’est-ce qui justifie que je le fasse ? »; « Quelles sont les raisons qui me poussent à agir ainsi ? » ; « Qu’est-ce qui me motive ? » etc.

 

LA PROACTIVITÉ

L’action bénéfique est par conséquent celle qui naît de l’anticipation du déséquilibre, du problème à venir. Par crainte, nous mettons alors tout en œuvre et nous pouvons nous dépasser : nous devenons proactif.

C’est certainement dans cette posture que de grandes choses ont pu être réalisées. Au niveau individuel, c’est probablement l’apanage de ceux qui y  arrivent.

Pour quelles raisons une personne allant chez un spécialiste de l’écoute, par exemple un psychologue, un éducateur…parvient-elle avec le temps à retrouver un équilibre, à se réaligner, à la guérison, à l’action juste…Tout simplement et certainement parce qu’elle pose des mots sur sa situation, son problème. En verbalisant, elle recréé le monde, le sien, en imaginant de nouveau de faire des choses, de les faire différemment, en imaginant des actions salvatrices, en inventant les solutions.

Un ami me racontait s’être rendu un jour chez un psychothérapeute. Faisant cette démarche pour la première fois, il y était allé avec un peu d’appréhension mais soulagé, pensant que ce dernier allait lui proposer des solutions. Or, rien de tout cela, le spécialiste semblait n’avoir fait qu’écouter, tout simplement et en ce sens il avait joué son rôle. Cet  ami dont je parle avait compris qu’il devait alors poursuivre son cheminement et trouver (construire) ses propres solutions. Dans sa situation deux séances avaient suffi.

C’est là la posture de tout accompagnant, dont le rôle est d’être à côté et non pas de faire à la place de…

 

COMMUNIQUER, C’EST AGIR !

Communiquer, « mettre en mots », c’est par conséquent envisager des solutions, c’est ce vers quoi l’on tend, c’est imaginer le monde tel qu’on le perçoit, c’est le réinventer.

Tout individu se trouve donc face à une page blanche qu’il ne peut remplir que par ce qu’il pense de sa vie, par ce qu’il en dit. Sans quoi, la fonction des groupes de paroles n’aurait probablement aucune raison d’être.

Mais toute action a son corollaire : nous pouvons agir sur les événements en étant défaitiste, mais nous pouvons aussi le faire en étant combatif. Il est légitime de penser que les événements que nous vivons, notre vie en général, est fortement influencée par notre posture, notre cadre de  référence, notre système de pensée, notre manière d’agir.

Ainsi, par opposition à la posture proactive, plus offensive, il y a donc l’action défensive, action malgré tout nécessaire mais apportant peu de solutions, ne servant qu’à régler ce qu’il est devenu urgent de régler.

« Etre proactif, dans une dynamique constructive, dans une dynamique d’évolution, de  changement » est bien contraire à « être dans l’attente, sur la défensive, hésitant, incertain ou en retrait».

Dans le premier cas nous engageons une action volontariste ; dans le second, l’action répond juste à ce qu’il faut pour rester en équilibre ou…éviter une catastrophe. Selon l’une ou l’autre des postures, nous abordons les choses de façon différente et nos questionnements peuvent refléter subtilement notre état d’esprit.

 

COMMUNIQUER, C’EST DONC AVANT TOUT CHOISIR UNE POSTURE !

Voici deux exemples témoignant de l’inévitable interaction entre communication et posture. Les implications en termes d’engagement seront différentes selon la manière d’aborder les choses.

– Offensif / proactif : « Comment optimiser mes outils de candidature dans ma recherche d’emploi ? ».

Résultat : Je vais me donner les moyens de créer une candidature solide, dans laquelle je valorise mon parcours, mes compétences

– En retrait : « Comment vais-je retrouver un emploi ? »

Résultat : Cette question semble témoigner de mon état d’esprit,  de mon désarroi voire de mon défaitisme

– Offensif / proactif: « Quelles sont les actions que je dois réaliser pour concrétiser ma reconversion ?»

Résultat : Cette question m’invite à visualiser divers scénarios que je pourrai mettre en oeuvre afin de me donner toutes les chances de me reconvertir

– En retrait : « Comment me reconvertir, comment changer de métier ? »

Résultat : Cette question ne m’invite pas à poser des actions concrètes. Mes réponses risquent d’être partielles, incomplètes et imprécises.

Ces deux exemples témoignent du fait que, plus généralement, l’hésitation, l’insuffisance du positionnement, l’absence de choix, la posture de retrait, le manque d’implication,…, sont des postures qui répondent à des mécaniques de défense, qui n’invitent pas à la mise en place d’actions dynamiques. Elles auront tendance à renforcer l’effet de fuite : « Comment pourrais-je… ».

Inversement être proactif pousse à une l’action et se traduit dans mon questionnement par des verbes d’action.

Se poser des questions, s’interroger sur son propre mode de fonctionnement, élaborer un faisceau de questions orientées vers la recherche de leviers d’actions, c’est-à-dire de solutions, ne peut être possible que si ces dernières découlent clairement du diagnostic puis de l’expression (orale, écrite, artistique…) des problèmes, des difficultés, de ce qu’il faut régler pour aller mieux.

Pour toutes ces raisons, il est judicieux de se questionner sur ce qui ne va pas, de recenser chaque problématique, et méthodiquement, pour chacun d’elle, penser des solutions qui soient réalistes et réalisables.


Gérald
Gérald

Méthodopro, Expert en développement personnel et professionnel. Découvrez les formations !

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