Une situation qui nous impose de faire des choix implique que nous devons identifier nos priorités, les hiérarchiser, formaliser nos objectifs, conditions pour ne pas céder à la procrastination et se mettre en mouvement.
Alors, comment passer d’une posture dans laquelle nous restons préoccupés par un problème, une difficulté, à une posture centrée sur le traitement, la recherche de leviers d’actions ?
Voici une démarche simple en 3 étapes dont la ligne directrice est celle du questionnement.
ÉTAPE 1 : PRENDRE DU RECUL
Il s’agit tout d’abord de prendre du recul en s’extrayant de toute agitation : pendant un moment, vous devez vous contraindre à ne plus vous centrer et vous concentrer sur ce qui vous préoccupe. Pas si simple, mais cette démarche est importante !
Nous pensons à tort, lorsque nous nous focalisons sur une problématique, des difficultés, des contraintes liées à un événement ou à une situation particulière, que nous cherchons des solutions. Il n’en est rien.
Pour régler une situation complexe, il est judicieux, autant que possible, de la mettre à distance. Il faut donc s’en éloigner un temps.
Il est nécessaire pour cela de briser son système de fonctionnement, ses habitudes, une routine d’actions et de pensées nous ramenant de façon circulaire à nos préoccupations : se calmer, s’aérer, s’isoler, pratiquer un sport, aller au cinéma…
Mais il ne s’agit pas après cela, de revenir à son mode de fonctionnement initial. Il est possible d’agir autrement en adoptant un point de vue différent, notamment en questionnant l’objet à traiter (problématique, difficultés, situations contraignantes, un projet…).
Tout passe par le questionnement.
ÉTAPE 2 : FORMALISEZ CE QUE VOUS SOUHAITEZ : CRÉEZ VOTRE BUT
Distinguons bien les termes « but, finalité » et « objectifs » :
- En partant du principe que le but (ou finalité) désigne un état ou un résultat à atteindre
- Les objectifs, quant à eux, désignent les actions concrètes à réaliser pour atteindre le but.
De fait, une attention toute particulière doit être apportée lorsqu’on interroge sa situation, son projet… Sans questionnement, il subsistera peut être des résistances à la résolution du ou des problèmes identifiés.
Il s’agit ici de ne plus se laisser envahir par les problèmes en tant que tels car, ce faisant, nous n’agissons pas. Du moins, nous n’agissons pas comme il le faudrait, de façon efficace, car l’action engagée ne découle pas d’un objectif clairement identifié. Il est plus judicieux de cheminer vers un problème, une difficulté, une problématique par le biais d’un questionnement. Nous devenons alors acteur.
Une méthode simple permettant de générer des questions et les traiter consiste à vous demander quel résultat vous aimeriez atteindre dans l’idéal par rapport à une situation donnée, à une dimension de votre vie, souvent problématique, que vous souhaiteriez traiter.
Vous définissez ainsi un but, une finalité, en termes d’état ou de résultat à atteindre.
La FINALITÉ est ce vers quoi vous tendez ; elle est souvent formulée de façon abstraite en ce sens où au départ vous n’en avez pas les réponses. L’enjeu sera justement pour vous d’élaborer le questionnement autour de ce but.
Prenons par exemple la dimension professionnelle : après une réflexion sur mon parcours, j’arrive à l’une des conclusions suivantes :
- J’envisage de me reconvertir
- Je souhaite devenir électricien
- Je souhaiterai réaliser un Bilan de compétences
- Je veux me former et acquérir une qualification
- J’espère à terme pouvoir faire valider mes acquis
Les verbes « envisager », « devenir », « souhaiter », « vouloir », « espérer » expriment tous un souhait, un état ou un résultat à atteindre. Les actions à mobiliser, à ce stade sont inexistantes.
ÉTAPE 3 : COMMENT FORMALISER VOS OBJECTIFS ET CRÉER L’ACTION
Questionner le but
Une fois votre but ultime identifié, l’exercice consiste à le questionner.
Concernant la formulation de ce que vers quoi vous tendez, votre but, il est plus intéressant que ce soit une phrase déclarative et non une question.
Réservez la forme interrogative pour générer vos objectifs.
Revenons à notre exemple
Après exploration de mon projet professionnel, j’aboutis à une de ces questions :
1-« Devenir électricien, pourquoi pas ? » ou 2– « Je souhaite devenir électricien, comment vais-je m’y prendre ? »
La première question invite à une réponse générale dont les réponses ne sont pas forcément évidentes et reliées à soi. Il est difficile de se projeter car la question reste trop impersonnelle.
La seconde question au contraire, invite à l’action.
J’obtiens donc le schéma suivant :
- But / finalité : Devenir électricien
- Le questionnement du but : « comment vais-je m’y prendre / pour devenir électricien ? »
- Des réponses concrètes et personnelles correspondant à des actions que je vais mettre en oeuvre
Extension du questionnement
Comment vais-je m’y prendre ? Que dois-je mettre en oeuvre ? Que dois-je vérifier ? Qu’et ce qui fait que je me mobilise vers ?
Mes réponses
En regardant de près en quoi consiste ce métier, ce qu’il implique, le salaire, les conditions de travail…
En analysant la fiche métier, le Référentiel d’emploi
En me renseignant sur les conditions d’accès
En évaluant mes chances d’y arriver
En vérifiant mon profil à celui demandé
En contactant l’organisme de formation
En élaborant mes questions, mon plan d’actions…
En faisant une enquête métier
En demandant à faire un stage
Etc.
J’ai ainsi défini et identifié mes objectifs : Explorer le contenu du métier visé, me renseigner sur ses conditions d’accès, vérifier mon profil, me renseigner auprès de l’organisme de formation, faire une enquête, rechercher un stage…
Notons qu’il est possible d’approfondir l’investigation de l’objet traité (ici mon projet) en étendant mon questionnement aux autres dimensions du 5 W (un descriptif de cet outil vous sera proposé ultérieurement).
CONCLUSION
Il est certain que la méthode proposée peut sembler mécanique ou fastidieuse mais son application méthodique permet :
- De ne laisser de côté aucune dimension d’un problème identifié
- D’être proactif
- D’entrer dans une dynamique d’action positive
De même qu’il est intéressant d’utiliser les techniques de brainstorming et de la carte mentale : ce sont des outils puissants qui permettent d’identifier, de repérer, de mémoriser, d’organiser, de structurer et d’y voir clair.
Il existe de nombreux outils de création de mind map. Libre à vous de choisir.
Pour ma part, j’utilise Edraw Mind Map qui est à ce jour gratuit, présentant une interface colorée, très intuitive et offrant de très nombreuses possibilités de création.
