Pour mieux se projeter !

Dans l’article précédent « De l’action subie à l’action constructive« , avait été mentionnée l’importance d’identifier ses propres points de blocage et ce, afin de comprendre ses faiblesses et ses contraintes pour mieux agir, de pouvoir envisager divers scénarios de solutions.

À juste titre, se mettre en mouvement, entrer dans une dynamique semble résulter du fait que l’on se projette dans une situation meilleure.

Cette projection, cette visualisation positive, le fait d’y croire, mobilise en nous les ressources nécessaires à la mise en acte.

Nous agissons donc pour être bien avec nous-mêmes, soit pour réaliser un projet, soit pour régler un problème et repartir sur de bonnes bases. Ce que l’on fait, fait sens et est à la fois source et producteur de motivation.

Avant de se lancer dans un projet quel qu’il soit, il est par conséquent primordial, d’en dessiner les contours et surtout d’en identifier les limites et contraintes.

 

Distinguons « Freins» et « Résistances »

Il faut en effet rester vigilant, notamment afin de ne pas confondre le travail raisonné et à distance sur nos propres faiblesses (objectif) et la posture de dénonciation (subjective).

Ce travail est d’autant plus important que l’on a souvent tendance à affecter à nos contraintes des causes extérieures : « Si je n’y arrive pas, c’est que le contexte est défavorable, la conjoncture est mauvaise, mon âge pose problème, les employeurs ne recrutent plus,… ».

Certes, Il y a ici verbalisation d’un certain nombre de difficultés ressenties mais ces dernières sont énoncées dans un cadre de références négatives. Énoncer ainsi renvoie à une posture négative et affectée, à des formes de résistance.

Or, dans le cadre d’un travail collectif sur la recherche d’un emploi dont l’objectif est par exemple de retravailler son curriculum, il est intéressant de constater que, sur 10 personnes reçues, 10 curriculums sont au départ quasiment inexploitables par les employeurs.

Afin d’identifier posément et de façon objective, ce qui dans notre situation fait blocage, il est nécessaire de prendre du recul, se mettre dans une posture de réflexion et d’exercice.

Il est indispensable de pouvoir étayer, repérer, analyser, inventorier et en fonction de cet inventaire, agir sur ses éléments selon certaines modalités d’action.

  • Type d’action (Que dois-je faire ?)
  • Stratégie (De quelle façon intervenir ?, Dans quel ordre ?, À quel moment ?)
  • Objectif (Quel résultat est attendu, souhaité ?)

 

Repérage et catégorisation des « freins » à l’action

Les « obstacles » à l’action sont à la fois internes en ce sens où ils émanent de soi (découragement, manque de confiance en soi, appréhension de l’engagement…) et externes lorsqu’ils sont contextuels, situationnels (je suis dépendant d’un événement extérieur).

Voici ci-dessous en exemple, une catégorisation plus fine de « freins » relevés dans le cadre des problématiques liées à la réalisation du projet professionnel (recherche d’emploi, objectif de reconversion…).

Une fois identifié, voici donc tout ce qui peut faire obstacle au projet professionnel.

Les freins identifiés peuvent porter sur :

Les acquis :

  • Qualification professionnelle : ne pas avoir le diplôme requis
  • Manque de compétences
  • Parcours inadéquat
  • Ne pas avoir les bonnes références ou connaissances spécifiques (connaissance d’un logiciel précis, d’une technique particulière…)
  • Ne pas avoir d’expérience dans le domaine souhaité
  • Acquis linguistiques : manque de maîtrise de la langue à l’écrit et/ou à l’oral

Les représentations :

  • Avoir un mauvais ressenti, un sentiment négatif
  • Ne pas se représenter clairement la situation, les objectifs
  • Penser avoir moins de possibilités sans recommandation, sans mise en relation
  • Croire que l’employeur ne s’intéresse pas à la lettre de motivation
  • Penser que son âge pose problème
  • Penser ne pas avoir les compétences demandées

La posture :

  • Le découragement
  • La démotivation
  • La fuite
  • Le manque d’ouverture
  • Le manque de disponibilité
  • Rester chez soi et attendre

Les résistances :

  • Avoir du mal à se remettre en question
  • Persister à penser détenir la bonne méthode
  • Ne témoigner aucun intérêt aux outils proposés : réaliser une enquête métier, effectuer un stage…
  • Ne pas donner suite à une proposition, à une opportunité
  • renoncer à se rendre à une réunion d’information, s’inscrire à une formation dont l’utilité est justifiée
  • Ne pas investir les choix possibles
  • Ne pas se remettre en question, ne pas prendre du recul

Les compétences sociales :

  • Les problématiques liées au manque d’autonomie : ne pas être capable de souscrire à certaines normes, d’effectuer des démarches en respectant des délais…
  • Ne pas être capable de s’affirmer
  • Les problématiques d’une communication inadéquate : ne pas se faire comprendre, ne pas être à l’écoute…
  • Les difficultés liées à l’adaptation du monde du travail et à la vie de l’entreprise

Les difficultés périphériques à l’emploi d’ordre personnel, familiale, éducative : 

  • Le logement
  • La santé et les contre-indications médicales sur le plan professionnel
  • Les problématiques financières
  • L’entourage, l’absence de réseau
  • Le manque de mobilité
  • Le fait de ne pas en parler autour de soi

Les peurs et appréhensions : 

  • Peur du groupe
  • Crainte d’approcher les employeurs
  • Peur de la confrontation
  • Appréhension de faire des démarches, utiliser le téléphone, rédiger une lettre…
  • Peur des Institutions, de l’Autorité…

Les contraintes externes : 

  • Les difficultés d’accès à l’information
  • L’isolement géographique
  • Le manque de dynamisme économique, un Marché fermé
  • L’absence de financement (d’un projet, d’une formation)
  • Le fait d’être éloigné de l’emploi
  • La méconnaissance de son secteur géographique, de sa Région
  • Les blocages s’appuyant sur de mauvaises représentations ou des préjugés
  • Avoir de mauvais rapports avec ses employeurs

 

Conclusion

Lorsqu’on sait que ces « freins » peuvent être cumulés individuellement, n’est-il pas judicieux, avant tout engagement dans un projet, d’en mesurer les limites et contraintes ?

De même, n’est-il pas avant tout important de repérer tout ce qui peut faire blocage dans sa propre situation et ce, afin d’en actionner les leviers et voies de solutions plus aisément ?

Il sera peut-être alors possible d’ajouter à la diminution de ses faiblesses la force de ses atouts !


Gérald
Gérald

Méthodopro, Expert en développement personnel et professionnel. Découvrez les formations !

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