Comment s’engager dans son projet professionnel ?

Nous avons vu dans notre précédent article que diagnostiquer sa situation, faire son bilan personnel et professionnel exige un cadre qui « donne à voir », un lieu de projection. La visualisation est une technique permettant de rendre les choses palpables, concrètes. Elle permet de s’observer mentalement, observer son parcours, ses expériences.  De la même manière, elle permet de se projeter. Elle appelle à l’action.

Elle est rendue aisée dès lors que l’on en crée le contexte et un espace favorable : espace de validation, espace pour apprendre à se connaître, espace pour mettre au point son plan d’action et sa stratégie…

 

1 – Connecter son parcours personnel et professionnel

Dans une optique d’évolution professionnelle, les phases de bilan ou de diagnostic permettent en effet de se relier à son passé pour mieux se projeter. L’exercice nous démontre ainsi qu’il est judicieux de créer des ponts constants entre :

  • Ce qu’on a été, ce qu’on est et ce qu’on imagine ou souhaite devenir (notre identité, notre état)
  • Ce que l’on a réalisé, ce que l’on réalise aujourd’hui et l’action dans laquelle on souhaite s’engager (nos actions, nos engagements)

Par conséquent, souvent, dans un premier réflexe, l’exploration de soi s’opère  horizontalement entre les divers moments de notre vie (passé, présent, futur souhaité ou envisagé). Mais elle s’opère également de façon verticale entre les diverses dimensions de notre vie, comme celles évoquées ci-dessus (notre état, nos actions, nos opportunités, nos contraintes…) : nous nous engageons en effet en regard de ce que nous sommes, de nos valeurs, de nos goûts, de nos souhaits, désirs, rêves…

Or, il peut arriver que nous traitions insuffisamment l’ensemble des informations qui nous parviennent de  l’environnement dans lequel nous vivons, de notre réseau social et familial et ses propres exigences, de nos interactions multiples, etc. Ce faisant, nous risquons alors de ne prendre en considération que nos souhaits, envies, désirs, excluant ainsi les opportunités offertes et les obstacles possibles.

Au contraire, nombreuses sont les personnes qui, face à l’urgence financière et donc à l’urgence de travailler, choisiront de tirer un trait sur leurs rêves pour s’orienter vers l’offre exclusive de ce qu’exige l’environnement, la société, la ville…  : les métiers en tensions, les secteurs qui embauchent tels que présentés dans le BMO (Enquête Besoins en main d’œuvre).

 

2 – S’inscrire dans une démarche réaliste et réalisable

Dans le cadre d’une démarche de reconversion, explorer et analyser son parcours doit donc aussi et surtout se faire en regard de l’ensemble des paramètres incitant à tenir compte des exigences du réel.

Ce qui signifie par exemple que le choix du métier visé, le choix de la cible, devient caduque si le candidat à la reconversion ne tient pas compte de ses atouts et de ses faiblesses, de ses facilités et difficultés d’agir. Or atouts et faiblesses sont des marqueurs de notre adaptation sociale. Facilités et difficultés d’agir ne peuvent être définies qu’en regard de deux paramètres : 1 L’individu – 2 dans son environnement. Plus les exigences de l’environnement correspondent aux besoins d’un individu, plus ce dernier s’inscrit dans son projet de façon réaliste et réalisable.

La question portant sur le métier renvoie souvent au départ à un rêve et la prégnance de ce rêve devient motrice, source de motivation. Mais pour que cette motivation ne s’émousse pas, encore faut-il qu’en nous, perdure l’idée que nous pouvons atteindre notre rêve. Pour être palpable, il sera donc intéressant de relier notre quête à la réalité sociale et  l’accompagner d’une question projetant notre rêve ou notre idée sur les  dimensions correspondantes, celles qui nous sont externes, qu’il s’agisse d’ailleurs d’obstacles ou d’opportunités.

Une question nous connectant à la réalité pourrait être : « quel est votre projet professionnel ? » ou « Vous avez un rêve, comment souhaitez-vous l’inscrire dans votre projet » ou encore « comment souhaitez-vous vous engager pour atteindre votre but ? »…

« Qu’aimeriez-vous faire comme métier dans la vie ? » renvoie plutôt à la connaissance de soi.

« Quel est votre projet professionnel ?…» renvoie à la connaissance de soi en regard de l’environnement et de ses contraintes. Cette question invite donc à imaginer des schémas d’actions possibles, des scénarios autorisant l’erreur.

La première question renvoie à un idéal, à ce que nous aimerions pour nous-mêmes. La seconde appelle à l’action s’inscrivant dans la réalité de nos propres acquis et de l’environnement socio-économique.

 

3 – L’évidence de devoir s’adapter au changement

S’inscrire dans un projet exige donc une adaptation car il faut agir pour atteindre notre but, notre idéal. Il faut notamment ajuster notre démarche aux événements et aux « freins potentiels ».

Nous pouvons alors légitimement évoquer l’adaptation au changement, la gestion des ruptures, en ce sens où la nature même d’un projet, c’est d’être en mouvement. Tandis que notre rêve aura tendance à rester statique, notre projet au contraire nous incitera constamment à des ajustements en fonction de nos acquis et de ce que nous offre l’environnement.

« De l’idée au projet » définit donc un processus qui doit nous permettre de nous réaliser en société. Ce processus mobilise nos compétences sociales telles que l’autonomie, l’affirmation de soi, la communication, l’adaptation au mode du travail etc.

Ainsi, ce que nous sommes et ce que nous faisons découlent fortement de ce que nous avons été et de ce que nous avons fait. C’est par cette visualisation que nous construisons notre unicité et que nous vient notre pouvoir de décider de ce que nous ferons demain.

C’est à cette condition que nous avons la certitude de nos engagements, de nos actions.

L’action se justifie d’autant plus qu’elle fait sens, qu’elle se réalise en écho à ce que nous sommes, à nos souhaits, nos envies, nos besoins, notre cadre de vie et notre façon d’appréhender le monde…

 

4 – La visualisation de son parcours comme curseur d’ajustements

S’observer en acte demande donc l’instauration d’un cadre propice à la déconstruction puis à la reconstruction de nos connaissances. Nous devons remettre en question ce que nous savons et apprendre continuellement. C’est là le processus d’intégration de nouveaux savoirs (apprentissages expérientiels).

C’est la fonction essentielle du processus de formation dont l’objectif est d’apporter une transformation. Dans le cadre d’une formation professionnelle, ce processus d’acquisition des compétences est plus ou moins rapide. Elle nous met en situation d’apprentissage par l’expérience dans la mesure où nous sommes mis en situation professionnelle, lieu où nous confrontons nos actions à nos concepts.

Il est donc facile de comprendre que c’est là l’ambition de toute école ou structure de formation. Se former, c’est se transformer. C’est le rôle que s’assignent toutes structures de formation ou d’accompagnement, tous dispositifs de coaching.

De façon plus large, c’est ce qui se passe lorsque nous prenons de la distance avec notre parcours. S’engager dans la validation de ses acquis, envisager une réorientation par le bilan de compétences, réaliser son bilan personnel et professionnel, etc, participent aussi du processus de formation.

 

Conclusion

En somme, pour quelles raisons avons-nous besoin de cette mise à distance ?

Peut-être pour faire une pause, négocier la dernière ligne droite, se repositionner.

Qu’il s’agisse de faire le point sur son parcours, reconstruire une situation professionnelle, changer de métier, valider un nouveau projet, remettre en question ses acquis, optimiser sa recherche d’emploi ou encore tout faire pour rester dans la course, c’est bien cette dynamique de (trans)formation qui est mise en œuvre et qui est garante de notre mobilité et de notre évolution professionnelle.

 


Gérald
Gérald

Méthodopro, Expert en développement personnel et professionnel. Découvrez les formations !

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